LOUIS-ROGER, Château de la Groirie (2008)

LOUIS-ROGER (1928-2018) est né à Dol-de-Bretagne. Dès sa plus jeune enfance, il va rencontrer dans l’atelier de son père — peintre décorateur — les formes et les couleurs qui vont provoquer en lui une véritable fascination qu’il conservera toute sa vie. Il suivra ses études aux écoles des Beaux-Arts de Rennes et Paris.

La découverte fortuite du poème « Voyelles » de Rimbaud sera la fulgurante porte d’accès à l’univers onirique, sa relation intime avec la poésie qui va marquer, sa vie durant, l’œuvre du cinéaste et du peintre.

Une amitié sincère le liera à l’écrivain breton Théophile BRIANT, qui lui confiera l’illustration de l’un de ses recueils poétiques : une dizaine de lithographies réalisées dans le prestigieux Atelier Mourlot à Paris. C’est grâce à lui qu’il rencontrera Angèle VANNIER, lumineuse poétesse, poétesse de la lumière, amie de Paul ÉLUARD. Une amitié profonde les réunira jusqu’à la disparition de la poétesse en 1980, dont les poèmes influenceront fortement l’œuvre picturale de LOUIS-ROGER.

En 1966, LOUIS-ROGER rencontre Pierre BRAUNBERGER, producteur cinématographique de la « Nouvelle Vague ». Pendant plus de 10 ans, LOUIS-ROGER réalise aux « Films de la Pléiade » de nombreux courts métrages et obtient 3 distinctions internationales : le Prix Jean Vigo en 1969 pour son film « Le Deuxième Ciel », ainsi que la Proue d’Or à Milan et le Chevreuil d’Or à Novi-Sad en ex-Yougoslavie en 1970 pour son film « Vive-Eau ».

« Vive-Eau », tourné dans la baie du Mont-Saint-Michel en 1967 interroge sur la vie solitaire et périlleuse du pêcheur à pieds, aux prises avec l’immensité des marées.

LOUIS-ROGER en confiera la musique à un tout jeune musicien inconnu alors, mais qui rapidement accèdera à une renommée nationale et internationale, puisqu’il s’agit du talentueux Alan STIVELL.

Tout ce travail cinématographique ne l’empêchera pas de peindre sans relâche et de s’exprimer à travers différentes techniques : gouache, huile, lavis, pastel, gravures, sans oublier la fresque et les décors de théâtre, d’opéra et de cinéma. Il sera exposé pendant toutes ces années, en France et à l’étranger.

Chez LOUIS-ROGER, le destin de l’Homme est au centre de ses préoccupations, de sa réflexion et donc de sa production artistique. Parce que sa démarche est emprunte de générosité, d’humanisme et de fraternité, LOUIS-ROGER « est comme une colonne vivante solidement appuyée sur la terre ».

Imperméable aux tendances et courants du marché de l’Art, il passe du figuratif à l’abstraction sans dissociation des types d’expression, refusant de se voir dans une classification. Il n’a de cesse, en regard du monde dans lequel nous vivons de saisir la vie dans la perception sensible du réel par opposition à la réalité en soi.

LOUIS-ROGER est de ces artistes qui donnent le sentiment et le désir de l’idéal, de la beauté et de l’harmonie, indispensables à toute existence. Il est de ceux qui cherchent « l’or du temps ».